segunda-feira, 8 de agosto de 2011

Líder do Núcleo é citado em reportagem do Le Monde

 

O professor Dr. Luiz Carlos Ribeiro (foto), líder do Núcleo de Estudos Futebol e Sociedade foi citado em reportagem de um dos mais importantes periódicos do mundo. Confira a reportagem na íntegra.

 

Le Brésil aussi a les yeux rivés sur Leonardo

 

Leonardo, le 13 avril 2011 à Gelsenkirchen.
Leonardo, le 13 avril 2011 à Gelsenkirchen.REUTERS/© Kai Pfaffenbach / Reuters
Les plus jeunes le découvrent seulement, car il a passé une grande partie de sa carrière à l'étranger. Les autres se remémorent ses exploits dans les années 1980-1990 avec Flamengo et São Paulo, deux des plus grands clubs brésiliens. Tous s'enorgueillissent : Leonardo a été nommé directeur sportif du PSG, enfin un Brésilien à la tête d'un club européen !



Leonardo occupe une place à part dans le panthéon brésilien des stars du football. "Jolies femmes, alcool, fêtes et scandales émaillent les parcours d'un certain nombre de joueurs comme Ronaldo et Ronaldinho. Ces joueurs ont, comme disait Nietzsche, des personnalités dionysiaques. Ils sont passionnés, spontanés, extrêmes. Leonardo appartient à la catégorie apollinienne : élégant, modéré, serein", analyse Flavio de Campos, spécialiste du football à l'université de São Paulo. "Leo ne cadre pas avec le profil 'bling bling', parfois un peu stéréotypé, du footballeur brésilien : pas de coupe de cheveux excentrique, pas de bijou voyant, Leonardo est discret", ajoute Luiz Carlos Ribeiro, historien des relations entre football et société à l'université fédérale du Paraná.

Le nouvel homme fort du PSG a grandi à Niteroi, une ville située en face de Rio de Janeiro, dans une famille unie et affectueuse. Issus de la classe moyenne, ses parents ont les moyens de payer ses études et, malgré les bonnes dispositions de leur fils pour le ballon rond, ils insistent pour qu'il continue sa scolarité. Maîtrisant aujourd'hui cinq langues, Leonardo donne régulièrement des conférences, a écrit des chroniques sportives pour des magazines brésiliens, anglais, japonais, ou pour France Football, et a également été commentateur pour la BBC lors de la Coupe du monde 2006.

"EN IMMERSION" À MILAN
Dans son développement personnel, la France semble avoir occupé une place spéciale : "Paris est une ville incroyable qui a sensiblement enrichi mon bagage culturel, c'est ici que j'ai commencé à m'intéresser vraiment à la musique, au théâtre, au vin et au cinéma", a-t-il déclaré. En 1996, lorsqu'il débarque au PSG en tant que joueur, ses coéquipiers admirent la capacité d'adaptation de cet international brésilien qui débarque du Japon, où il était une star. Lui-même est ravi de retrouver deux bons amis, Raï, meneur de jeu de la Seleçao, et l'entraîneur Ricardo Gomes. En seulement un an, il conquiert les supporters parisiens et leur offre un mémorable dernier match, le 28 août 1997, lors de la victoire 5-0 du PSG contre le Steaua Bucarest en tour préliminaire de la Ligue des champions.

A l'apogée de sa gloire, le globe-trotter quitte Paris pour rejoindre le Milan AC. C'est là que Leonardo commence à préparer sa reconversion. En 2001, alors qu'il brille sur le terrain, il commence à manifester un réel intérêt pour le management. "J'ai fait une sorte d'immersion dans la structure du club. Je m'entraînais normalement le vendredi, je jouais le dimanche et le lundi j'étais assistant du vice-président, Adriano Galliani", a ainsi raconté l'ancien joueur. Il participe également au programme de gestion sportive du FIFA Master et affiche clairement son ambition d'assumer de hautes fonctions dans le club. "Leo est un des rares Brésiliens qui ait compris que pour être entraîneur ou manager les compétences acquises comme joueur ne suffisent pas", estime Alcides José Scaglia, qui enseigne aux entraîneurs et aux dirigeants des institutions sportives à l'université de Campinas. "Son recrutement à la tête du PSG a déjà une grande répercussion au Brésil. Son exemple renforce le discours que je tiens à mes élèves : il est important d'étudier et de se former pour grimper les échelons", poursuit le chercheur.


Juste derrière Ronaldo, Leonardo avec le maillot du Brésil, en juin 1997 à Lyon.
Juste derrière Ronaldo, Leonardo avec le maillot du Brésil, en juin 1997 à Lyon. AFP/VINCENT AMALVY

UN PARCOURS INDIVIDUEL DEVENU SUCCÈS NATIONAL
Leonardo fait également figure d'exemple sur le terrain de l'engagement social. En avril 2003, il est nommé directeur de la Fondation Milan et est le premier étranger à recevoir le prix "étoile d'or" décerné par la préfecture de la ville. Au Brésil, la très réputée association Gol de Letra, qu'il a créée avec Raï, développe, depuis près de quinze ans, l'éducation par le sport pour des enfants des quartiers défavorisés de Rio et de São Paulo. Pour cet engagement, il a reçu en 2001 le prix de meilleur éducateur de l'année au Brésil. "Leonardo fait l'unanimité parmi les journalistes, les joueurs, les dirigeants et les spécialistes, s‘exclame Flavio de Campos. Et ce à tel point que le seul faux-pas de sa carrière est presque tombé aux oubliettes : lors de la Coupe du monde de 1994, il a perdu sa place de titulaire après s'être fait expulsé pour avoir agressé le joueur américain Tab Ramos [qui passa plusieurs semaines à l'hôpital pour une fracture du crâne consécutive à un coup de coude du Brésilien]."

Au mois de juin, "Leo" s'est fait arrêté pour un contrôle d'alcoolémie à Niteroi, sa ville natale. Il a refusé de se soumettre au test et a écopé d'une amende et d'un retrait de permis, mais là encore l'incident est passé inaperçu. "Le comportement et les victoires de Leonardo sont personnelles. Il faut se méfier des projections qui transforment un parcours individuel en un succès national", tempère Flavio de Campos. "Le Brésil n'est pour le moment qu'un fournisseur de main-d'œuvre, les jeunes athlètes brésiliens deviennent les meilleurs joueurs du monde… dans les clubs européens", poursuit Luiz Carlos Ribeiro.

Pour Alcides José Scagli, "le véritable problème c'est l'absence de bon programme de formation pour devenir entraîneur ou manager. Les universités et les politiques de gestion du football brésilien sont déficientes. Les entraîneurs apprennent sur le tas et du coup l'amateurisme et l'empirisme règnent. On assiste néanmoins aujourd'hui à l'apparition d'une nouvelle génération qui gère déjà les équipes juniors. Les clubs de Corinthians, Grêmio et São Paulo ont recruté des jeunes, qui ne sont pas nécessairement des anciens joueurs".

"La nomination de Leonardo à un haut poste de direction dans un club européen est une première et peut faire évoluer la situation actuelle", conclut Zé Gonzalez, journaliste couvrant le football sur Globo, la plus importante chaîne de télévision brésilienne. D'un côté comme de l'autre de l'Atlantique, Leonardo est donc sous pression.
Anne-Gaëlle Rico (à São Paulo)

Fonte: http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/08/05/le-bresil-aussi-a-les-yeux-rives-sur-leonardo_1555949_3242.html

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